Matin léger

Je crois que j'avais encore rien lu sur ce moment particulier de la sortie du tunnel, ou de l'arrivée de l'autre côté du désert, après sa traversée... Tu saisis bien le tableau, je trouve, c'est juste et bien rapporté. Drôle comme on l'envisage des fois plus du tout, ce rivage possible, quand on nage au milieu des eaux sombres (bin décidément, tiens... Tunnel, désert, eaux sombres... on a de quoi faire au rayon métaphorique...). Et pourtant ça vient, ça se fait, aussi net que la tuile qui te tombe sur le coin du nez : paf ! un matin, on est comme ta rêveuse : le nuage a foutu le camp, pour reprendre ta métaphore à toi, on comprend même pas trop comment ça se fait qu'on respire si bien d'un coup...

Du point de vue de la forme, si je peux me permettre, et si ça t'intéresse, je voulais juste te signaler que le mot "elle", quoiqu'on n'en prononce jamais le "e" final à l'oral, se compte pourtant en vers quand il est suivi d'une consonne... Quelques uns d'entre tes alexandrins pâtissent de ne s'y être pas arrêtés... Enfin bon, pour dire le vrai, ça ne m'a pas dérangé plus que ça, je l'ai lu "oralement", pis voilà... Mais comme qu'y disait l'aut' philosophe : il n'y a pas d'ignorance utile...

merci bifane de ton commentaire.
longtemps noir c'est noir et un jour ça l'est moins. mais on sait la fragilité de ces moments là ! raison de plus pour les apprécier.

tu as raison pour les "elle" : c'est de la paresse car je le sais mais j'ai écris ça d'une traite, pas vraiement travaillé.

je vais esayer de revoir ma copie car pour te répondre sur ce point : il ne peut y avoir savoir inutile. (ça fume,il se fait tard!). sort tes petits pieds pour recompter les miens.

bonne nuit l'ami

béatrice

Comme ils disaient dans un jeu à la télé, un jeu que j'aimais pas, mais alors pas du tout, mais que ma grand-mère regardait tous les soirs : "Le compte est bon !".

Je dois dire que je "coince" un peu sur certaines absences d'article : goût très personnel, là... Y'a des fois, ça ne me dérange pas, ça coule bien, et pis d'autres fois, ça fait un peu genre licence poétique, tu l'acceptes ou pas, et justement, quand elle se met comme ça trop en avant, bin je la sens pas, elle me paraît surfaite... Très très subjectif, cet avis-là, et donc à prendre pour ce qu'il est... En général, personnellement, j'évite... J'avais une amie qui truffait tout ce qu'elle écrivait de cette manie, ça lui donnait le bon compte de pieds, et ça foutait toute la grâce du poème en l'air, à force de jouer de faux-semblants. Je te rassure, ça ne va pas si loin dans ton poème, Béatrice, juste quelques endroits où "bof", ouais, ça fait genre (j'aime bien cette expression à la con, 'xcuse-moi : ça fait "genre"... ça veut rien dire, mais ça se comprend. Enfin... j'espère ?)

A part ça, je démords pas de ma première impression, charmée par la vérité du propos, et la facilité de reconnaître comme trait pour trait le moment dont tu parles...

oui je sens ce que tu sens, mais ce n'est pas voulu, ça vient comme ça. je remarque souvent à la relecture ce qui peut sembler être une recherche d'écriture chichiteuse, mais finalement je le laisse quand même, car non recherché.
je dois avoir un inconscient encombré par les "enluminures" (enfin, enluminures qui n'enluminent rien
mais y'en a pas beaucoup, sorry !

"Finies brumes passées, et plainte du deçà,
Car le soir qui arrive en longs traits ténébreux
Ne rime plus toujours avec pleurs et tracas.

Tristesses d’autrefois désormais ne la happent,
Les couleurs ne sont plus celles de son chagrin,
Elle désire tant que la joie ne s’échappe."


ça pourrait être

"les brumes passées, les plaintes du deça,
le soir qui arrive en longs traits ténébreux
ne riment plus toujours avec pleurs et tracas

moins souvent qu'autrefois l'angoisse ne la happe,
les couleurs ne sont plus celles de son chagrin,
elle désire tant que la joie ne s'échappe."

je fais ces ajustements par plaisr... j'oublie bien souvent de travailler mes textes.
on dirait que je crache les mots et basta !

Non, c'est vrai, pas beaucoup, c'est pour ça que ça ne m'a pas gâché le plaisir !

tu as vu mes ajustements ?

Comme ces matins de brouillard où l'on avance à l'aveuglette...
Mais soudain un rayon lumineux traverse l'épaisse couche
L'agrandit jusqu'à la déchirure et le bleu du ciel
Pénètre nos yeux...
Réchauffe nos coeurs...

Je sais de quoi tu parles, Béa
Garde-là toujours cette lumière retrouvée !

merci madame l'oiseau bleue.... on sait d'ou on revient....



béa